Rapport Afrique 2007
22 février – 12 mars, 2007
Juste.Équipage, nouvel organisme de charité, a tenu sa première session de formation au Rwanda du 22 février au 12 mars, 2007. Ce fut un temps de grâce et un temps de tristesse, un temps aride et un temps fertile. La détermination de nos frères et soeurs, engagés avec la grâce de Dieu à contribuer aux nouvelles percées du Rwanda, nous laisse bouche-bée. Rapidement nous nous sommes sentis intégrés à une communauté vivante impliquée dans la construction du Royaume.
Laissez-moi introduire l’équipe: Le Révérend Rod Carter, Directeur du Programme de Justice Réparatrice, Queen’s Theological College, Queen’s University, Kingston, Ontario. Le Révérend Dr Pierre Allard, Président, Juste.Équipage (récemment retraité comme Commissaire adjoint, Service correctionnel du Canada et Président, International Prison Chaplains’Association). Mlle Sue Morse, Société John Howard, Ottawa, Membre de l’orchestre symphonique d’Ottawa. Mr Jeff Denault, B.A, Criminologie, Assistant. Judy Allard, Organisatrice de l’équipe Juste.Équipage.
Arrivés le samedi soir à l’aéroport international de Kigali, les accolades chaleureuses du Rév. John Ngabo et du Rév. Kizungu nous y accueillent sous une douce et tendre pluie – contraste merveilleux avec la neige d’Ottawa. Conduits à notre gîte, Iris Guest House, nous nous levons tôt pour participer au culte du dimanche à l’église de John – Église épiscopale du Rwanda (EER) à Gatsata. Service merveilleux où la centaine de participants chante accompagnée d’un tambour fabriqué à même un baril d’huile recouvert d’une peau de vache. On traduit pour nous du Kinyarwanda en anglais et en français. L’expérience en valait le coup même s’il fallait prendre sa vie en main à travers des routes difficiles à naviguer. ‘C’est totalement impraticable pendant la saison des pluies’, nous dit John.
Dans l’après-midi, nous nous retrouvons pour un autre culte à la Prison Centrale de Kigali -1930. Quelques centaines de prisonniers, une douzaine de membres du clergé parmi eux, chantent, dansent et écoutent une série de sermons et de témoignages. C’est là, que pour la première fois, nous rencontrons XX qui avec son sourire chaleureux danse passionnément sur une seule jambe pour nous souhaiter la bienvenue. Nous devons cette rencontre privilégiée à la diligence de l’aumônier Kizungu Ntampaka.
Un bref commentaire sur le Rwanda – Pays aux mille collines et d’une beauté spectaculaire. Les maisons s’accrochent à l’horizon aux verdoyantes collines et la végétation équatoriale parsème les lots cultivables. Les photos font difficilement justice au pays.
Formation des aumôniers:
1ière journée:
Lundi, on se met rapidement au boulot pour une semaine de formation en Justice réparatrice pour 30 aumôniers de prison du Rwanda, Burundi et RDCongo. La Ligue de la Bible nous avait loué une salle de réunion et pouvait aussi accommoder les participants pour le logement et les repas. Après les introductions, (incluant le mystérieux Mr K tout en bandages – alias Jeff Denault), Sue joua sa flûte suivi de lectures d’Amos, Michée et Romains. Pierre dit quelques mots et John nous conduisit en prières. On remit alors à chaque participant sa trousse contenant crayons, papier, agenda, bibliographie, notes biographiques sur l’éq uipe, information sur Juste.Équipage, signet et une flûte à bec. Pierre invita alors les participants à l’aider à retrouver sa bague de mariage qu’il venait de ‘perdre’. Avec l’aide du groupe, l’anneau fut retrouvé et Pierre donna sa première conférence sur: Justice réparatrice- un trésor à redécouvrir. Suivit la 1ière leçon de flûte à bec avec Sue qui expliqua qu’au-delà de la valeur thérapeutique de la musique il y a une grande valeur pédagogique dans l’apprentissage et la pratique de nouveaux réflexes. Ce contenu du cours, totalement inattendu, suscita une grande joie chez les participants!
Rod, après la pause, introduisit les principes fondamentaux de la justice réparatrice. Six partenaires: victime, offenseurs et communauté ainsi que l’écoute, la vérité et la réparation relancèrent l’après-midi avec une danse de Justice réparatrice. Rod parla alors des fondements théologiques de la Justice réparatrice, insistant sur l’alliance, la réconciliation et le Shalom.
Sue donna un répit avec une autre leçon de flûte à bec – trois notes!
Pierre invita alors le groupe à créer un mur historique en trois parties: Personnel, Politique et Traitement des prisonniers selon les grilles du temps 1960-1993 et 1994-2007. Les résultats inscrits sur une feuille de 30 pieds attachée au mur firent beaucoup réfléchir et allaient droit au coeur. On pria ensemble Romains 8:28. Cinq participants firent alors quelques commentaires-éclairs sur la journée. Et voilà pour le jour # 1.
2ième journée:
Place à la musique avec Sue. Pour bien nous ancrer, nous écoutons des lectures des Psaumes et Romains. Devant nos yeux s’ouvre une fleur créée par les participants agenouillés, debout et en posture d’actions de grâces. Comme toujours les chants africains sont merveilleux.
Rod présente les ‘racines de la violence’ avec mention en particulier de l’expérience de Zimbardo à l’université Stanford. La traduction (Kinyarwanda/Swahili/Français) de cette session fut un défi de taille. La présentation par Rod des théories de Carl Jung sur l’ombre et la projection suscita beaucoup d’intérêt chez les participants. En groupe, la discussion porta sur la ‘faillite morale’ comme explication des attrocités telles Hiroshima. L’évidence d’une telle conduite fut appuyée par plusieurs références bibliques. Le groupe avait besoin de répit. Sue vint au secours avec une autre leçon de musique. Après la pause, Rod parla comment les actes de violences suivent souvent l’action de déshumaniser et de diaboliser. Après avoir écouté les réactions du groupe, Pierre et Rod formèrent un cercle de discussion informelle. Certains avaient besoin d’un ton plus léger et passèrent du temps avec leur tuteur musical. Sue relança l’après-midi en ajoutant une autre note, qu’elle renforcera à nouveau plus tard, au répertoire de ses étudiants.
Se servant du livre de la Genèse comme guide, Pierre introduisit alors le thème de la Justice biblique comme Justice réparatrice. Conclusion: Jésus était la victime parfaite. Divisé en trois groupes, la discussion porta sur la question: De quelle façon les sujets abordés aujourd’hui pourraient-ils influencer mon ministère? Quelques commentaires-éclairs – bien réfléchis et positifs- terminèrent la journée.
3ième journée:
La réflexion ‘ancrée’ débuta avec flûte et la lecture sur les ossements secs d’Ezéchiel. Notre équipe de cinq membres confessa publiquement sa propre faillite morale dans des domaines spécifiques liés à notre contexte canadien. La réponse en prières, témoignages et chants de nos frères et soeurs fut vraiment une manifestation de l’action de l’Esprit. Sous la rubrique ‘changement’, Rod partagea son cheminement de vie. Suivit une autre leçon de musique par Sue. Appolinaire Kayitavu fut invité à partager un rapport sur les Droits humains en relation avec son travail à l’Université du Rwanda. Des documents des Nations-Unies sur les droits de la personne ainsi que de la documentation sur le Sida furent distribués. Rod invita alors le groupe à identifier les personnes et les ressources pouvant nous aider à changer. La discussion en groupe autour de questions distribuées se poursuivit malgré, à nouveau, certaines difficultés de compréhension et de traduction. Sue nous fait pratiquer nos gammes! Pierre introduit le sujet: La Justice réparatrice et l’offenseur. Dans ce contexte, Sue partage le travail qu’elle fait avec la Société John Howard. Pierre passe alors au sujet: La Justice réparatrice et la victime, mettant l’emphase sur le besoin pour la victime de sécurité, d’autonomie et de relation aux autres. A nouveau quelques commentaires-éclairs mettent fin à la journée.
4ième journée:
Notre réflexion ‘ancrée’ consiste en un cercle de soutien autour de la ‘personne à risque’ pour la protéger du ‘lion rugissant’ (Simba Siméon) cherchant qui dévorer selon notre lecture biblique. Le groupe apprend le chant ‘Bind us Together Lord’. Pierre continue alors l’exploration du thème des victimes en présentant les six questions d’Howard Zher et discute du Pardon-Oubli. On prie pour les victimes. Pierre passe alors au sujet de la Justice réparatrice et la communauté. Il parle de l’Aumônerie communautaire, des Cercles de soutien et d’imputabilité et de la Semaine de la Justice réparatrice. Rod reprend la barre avec les Qualités d’un bon aumônier, Appel de Dieu, Michée 6:8, Bonhoeffer, Proverbes 31:8. Sue pratique son orchestre pour la rendition d’Alléluia. Rod parle alors du rôle de l’aumônier dans un ministère de réconfort et de l’engagement des bénévoles en prison. Les aumôniers sont alors invités à partager leurs expériences. Une vingtaine parle de leurs joies et de leurs défis, de leurs grandes souffrances et de leur espoir pour le futur: ‘grandes plaies exigent de grands remèdes’, ‘aidez-nous’, ‘Dieu m’a donné l’amour des prisonniers’, parlez à la communauté de nos changements’, ‘les agents correctionnels ont commencé à me faire confiance’, ‘le sort des prisonniers est terrible. Ils sont sans nourriture, sans médicaments’, ‘on vient de baptiser 72 prisonniers, on portait tous le même uniforme’, ‘dans notre contexte, comment appliquerons-nous la Justice réparatrice?’, ‘la Justice réparatrice en prison, ce n’est que la moitié du travail, l’autre moitié doit s’incarner dans la communauté’, ‘ quand j’ai fait connaître mon appel à travailler auprès des victimes, elles ont commecé à venir – elles sont au-delà de 300 à se rencontrer maintenant’, ‘j’ai prié pour un événement comme celui-ci’, ‘la communauté n’est pas heureuse d’accueillir les prisonniers libérés et nous ne sommes pas formés pour une telle situation’, ‘c’est merveilleux de voir des prisonniers se convertir en prison et se mettre à partager leur foi’, ‘un prisonnier m’a dit: Ne t’approche pas de moi, je suis déjà mort. Ils mangeaient des éplures de bananes’, ‘je vais en prison car je fus moi-même prisonnier’, ‘le surpeuplement est terrible’, ‘ on se doit de respecter tous les êtres humains’, ‘Dieu a transformé plusieurs vies’, ‘nous avons besoin de foi’.
Pour le concert de demain, Sue mène une pratique animée. En fin de journée, Pierre présente des pistes bibliques de Justice réparatrice de l’Exode, Esaïe, Jérémie, Osée et Jonas. Plusieurs participants y vont de commentaires-éclairs sur la journée.
5ième journée:
En ce dernier jour, on passe de la réflexion ‘ancrée’ à la réflexion ‘envolée’. On arrache le vieux mur historique et, en groupe, on l’apporte dehors pour le brûler, unis en cercle dans la prière et le chant. On sent le fardeau du passé s’envoler en fumée. Rendons grâces à Dieu! Sue fait pratiquer le groupe sérieusement. Rod présente les Miracles et Paraboles dans le Nouveau Testament. Au nombre de 40, ils ne se prêtent pas à une interprétation unique. En prison, ils doivent être adaptés à ce contexte. Jésus était réticent quant aux miracles, sachant comment ils pourraient être mal compris. L’accent était clairement sur la guérison. On tient une autre pratique musicale sérieuse avec Sue. Autour de la question ‘Pensez à un épisode pénible de votre vie. Comment avez-vous réagi et, à la lumière de la Justice réparatrice, réagisseriez-vous différemment?’, Pierre et Rod dirigent l’échange. Plusieurs partagent leur réponse. Un cercle de soutien est alors créé par tous ceux qui se sont liés d’amitié avec Mr K. Mr K. se portait progressivement mieux et s’appelait maitenant Mr K.F.P.Kubabarira (Pardon en Kinyarwanda). En pardonnant aux autres, il s’était lui-même guéri. Sue mène une dernière pratique. Pierre invite les participants à créer un nouveau mur sous la bannière: ‘Il y a de l’espoir dans votre futur’ (Jér. 31:17). Le mur allait couvrir le ‘personnel et le travail/ministère’ de 2007-2110 et 2011- . Pierre parle ensuite du besoin de Vision et Mission dans notre travail et de la coopération nécessaire avec les autres groupes. En tant qu’aîné du groupe, Pierre les encourage tous à: 1. Prendre soin d’eux-mêmes; 2. Obéir à leur conjointe; 3. Ne jamais, jamais, jamais lâcher.
Cérémonie de clôture:
- On fait lecture d’une Déclaration préparée par les participants;
- Sous la direction de Sue, l’orchestre de flûte à bec joue son Alléluia;
- Dans la prière et par des chants merveilleux, on exprime appréciation pour la semaine et pour les efforts de John Ngabo;
- Un certificat de participation sous la signature de Pierre et de Rod est présenté à chaque aumônier.
- Une trousse contenant le livre ‘The Little Book of Restorative Justice’, un CD du trio Pam Hodges, un symbole du Canada et un don de $20.00USD de l’église Bethany Baptist Church d’Ottawa. On célèbre alors avec des sucreries en suc d’érable!
FORMATION POUR LES GESTIONNAIRES ET DIRECTEURS DE PRISON
Mardi, le 6 mars, 2007 | Hôtel Séréna, Kigali
Après les introductions du Révérend John Ngabo, Coordonnateur, et la musique classique sur flûte traversière par Sue, on commence la journée de formation pour les Directeurs de toutes les prisons du Rwanda, un membre du Parlement, un Avocat de la Couronne et le Surintendant des Prisons. Pierre parle de la Justice Réparatrice comme d’un trésor à redécouvrir. Rod présente diverses définitions de la justice réparatrice et parle du problème du manque de respect en se servant d’acétates et d’autre documentation. Il parle ensuite des principes de la Justice réparatrice et laisse place à nombre de questions. Le déjeûner est servi à l’hôtel. Pierre parle alors du Service correctionnel du Canada (SCC) comme organisation et de la sous-culture des prisons. Il présente la Mission et les valeurs du SCC. Il parle ensuite en détails du Modèle de gestion de situations, de CAPRA et des pages 4-5 du Protocole d’Entente. Pierre parle des Aumôneries communautaires pour ex-détenus, des Cercles de soutien et d’imputabilité et de la Semaine de la Justice réparatrice. Il remet beaucoup de documentation. Rod emboîte le pas avec une brève présentation des racines de la violence et de la théorie de Carl Jung sur la projection/ombre. Il parle ensuite des qualités d’un bon leader. Des questions importantes furent soulevées: ‘Pourquoi avez-vous peur de parler de la punition comme partie intégrale de la démarche correctionnelle? Nous croyons qu’asséner des coups soit nécessaire.’
Pierre, en conclusion, présente trois acétates sur le besoin de créativité, courage et compassion. On exprima appréciation pour la journée.
L’équipe, ou une partie de l’équipe, passa un autre dimanche merveilleux à la Prison centrale de Kigali 1930 ou l’aumônier Kizungu y baptisa 24 prisonniers. Sue était toujours prête à jouer pour eux. Rod ce jour-là prêcha à l’Eglise pentécotiste d’Enoch.
On visita le projet pré-scolaire à l’église Gatsata de John et notre collation de yogourt et muffins fut dévorée par les 64 petits enfants. On apporta aussi au professeur une petite quantité d’aides pédagogiques. Il y a beaucoup d’énergie dans le projet mais un manque total de ressources didactiques.
Par camionnette, on se rendit ensuite à Gisenyi sur la frontière de la RDC et on logea à l’Auberge Urumwe. Lors de notre visite à la prison, des chants et danses traditionnels nous offrirent un accueil extraordinaire. Le Directeur, Roger Gahaya, et les aumôniers Lazare et Jean Bosco Kamondo nous remercièrent et nous remirent une lettre de reconnaissance pour les médicaments apportés. Notre apport ayant été si humble, on ne sut tropcomment réagir. Les détenus lurent aussi une lettre exprimant leurs sentiments.
L’occasion nous fut donnée de visiter et de parler à un camp de transition près de Kigali. On y retrouva 1700 prisonniers sous la tente. Ce camp offre une période de 30 jours de transition avant le retour dans les communautés d’origine. On y prépare le retour dans la communauté par une série de cours sur la nouvelle réalité politique et légale du Rwanda et par des suggestions pratiques de vie. On y trouva beaucoup plus de peur que d’anticipation, d’insécurité que de joie, de bonnes intentions que de ressources. Rendons grâces à Dieu pour ceux qui leur rendent visite avec un message d’encouragement et de sollicitude.
De retour à Kigali, nous nous rendons immédiatement rencontrer la Directrice le la Prison Centrale de Kigali 1930, Mlle Dativa Mnyangezi. Elle-même une survivante du génocide, elle eut l’amabilité de partager avec nous son expérience de vie. On discute de l’aumônerie et elle fait miroiter la possibilité d’inclure formellement l’aumônerie dans l’organigramme du système correctionnel. Ce serait d’un tel encouragement pour le Rwanda et ouvrirait tellement de portes à l’aumônerie dans le pays et dans les régions avoisinantes. De son bureau, on nous conduisit à l’intérieur de la section-homme de la prison. On se devait d’ouvrir pour nous un sentier dans cette masse d’humanité. Les conditions de vie sont suffocantes, insupportables sans la grâce de Dieu. Dans la section-femme de la Prison 1930, on échangea et chanta avec les femmes et leurs enfants. On nous offrit deux cadeaux précieux: Un bébé à Sue (!!) et un superbe panier fabriqué à la main. On garda le panier qui occupe une place de choix dans notre bureau en souvenir de ce moment privilégié. Quant au joli bébé, on le remit à son heureuse maman!
Lors de notre dernière journée, on a eu un déjeûner d’au revoir avec plusieurs aumôniers locaux et des membres de leur famille. On présenta les quelques petits cadeaux apportés (on avait déjà remis un cadeau à l’épouse d’un aumônier lors d’une visite en prison, et un petit cadeau monétaire de Juste.Équipage). Les T-shirts que Rod avait apportés s’avérèrent très populaires.
Pendant notre séjour au Rwanda, nous avons eu le privilège de visiter deux sites du génocide: le Centre commémoratif de Kigali et le site du génocide de l’église Ntarama et d’en apercevoir plusieurs autres au long des routes parcourues. Chacun de ces deux sites est inoubliable. Ils nous laissèrent bouche-bée mais pleins d’admiration pour les vivants qui se remettent en marche. Ce qui est arrivé dépasse notre entendement. On sent Dieu dans le processus de guérison et de reconstruction et dans le respect octroyé à ces sites commémoratifs. De la même façon, les prisons surpeuplées, parfois sans les nécessités de nourriture, vêtements, médicaments et logement sont des endroits de désolation et de misère sans nom. Et pourtant c’est là que nous avons dansé et chanté et rendu grâces à Dieu avec nos frèeres et soeurs en nous répétant qu’il y a de ‘l’espoir dans notre futur’. Comment dire merci à nos frères et soeurs du Rwanda –devenus famille- pour le temps vécu avec eux? Nous allons nous efforcer de continuer notre bataille pour eux et avec eux en matière de justice criminelle et sociale. Nous allons continuer à partager avec eux notre vision d’une justice qui rétablit Shalom, santé, guérison, compassion et communauté. Nous nous souviendrons d’eux en prière et prierons pour la venue rapide du Royaume pour eux. Et nous examinerons en profondeur nos propres coeurs.
En tant qu’organisatrice, j’aimerais ajouter ce qui suit:
- Un comité pour assurer un suivi dans la région des grands lacs a été mis sur pieds. John Ngabo, Appollinaire Kayitavu, Lazare Nsonera et Siméon Muhunga (RDC), Jean-Bosco Manihankuye (Burundi) en sont les membres. Des plans pour de la formation supplémentaire et l’organisation de l’aumônerie sont déjà en train d’être développés. Juste.Équipage maintiendra le dialogue ave ce comité.
- L’enseignement de Rod et de Pierre fut d’un excellent calibre malgré certaines limites de temps et de traduction. Certains sujets auraient bénéficié d’être examinés plus à loisir. Les aumôniers n’étaient pas, c’est clair, familiers avec le sujet mais leur enthousiasme rend certes possible une formation plus avancée.
- La musique, introduite au curriculum, fut un très puissant atout, efficace et très plaisant. Merci, Sue. Je dois ajouter que Sue fut la seule membre de l’équipe à tomber malade pendant 2-3 jours. Mais en vraie championne, elle se releva prête à jouer encore pour nous.
- Je vieillis de toute évidence! J’ai beaucoup apprécié la présence d’un jeune dans l’équipe. Les services de Jeff avaient été retenus pour accompagner, dû à des problèmes médicaux, Jacqueline Hodges. A la toute dernière minute, Jacqueline n’était pas assez bien pour partir et sa fille Pam qui allait aider avec la musique décida de demeurer auprès de sa mère. Jeff fut très occupé et très utile dans les mille et une courses du quotidien. Son rapport avec le segment plus jeune des participants fut aussi d’un apport précieux. Ma suggestion est que désormais une jeune personne soit toujours intégrée à l’équipe.
- La faible quantité de médicaments apportés disparut immédiatement. Nous devons trouver moyen d’aider davantage dans ce domaine.
- Deux femmes, Louise Nyirantunga et Sophie Nyirarukundo ont participé au cours. Sophie nous a introduits à l’organisme ‘Mamans Naomi’ impliqué avec les veuves, les jeunes-têtes de famille, les femmes prisonniers et leurs enfants. Nous sommes présentement occupés à ramasser (et à produire) du matériel didactique et autres ressources pour ce groupe et les enfants pré-scolaires de l’église EER Gatsata.
- Il y a un grand besoin de vêtements légers (hommes, femmes et enfants). Le problème, dû au prix exorbitant du transport, est d’acheminer le tout vers Kigali.
- Plusieurs ont parlé du grand besoin de leçons en anglais. On perçoit cette formation comme facilitant dans le futur l’interaction avec les gens d’en dehors de leur pays.
- Cette session de formation est une des plus émouvantes qu’il nous ait été de donner. Nous sommes reconnaissants à John pour sa persévérance et sa confiance en nous.
Reconnaissance:
Queen’s Theological College, Congrégation Notre-Dame, Paul Hellyer, Bethany Baptist Church, Service correctionnel Canada, First Baptist Church, Ottawa, International Prison Chaplains Association, Pam Hodges Trio, Pharmacie Uniprix Buckinghma, John Howard Society, Simon Coakeley, Nancy and David Connor, John and Jane Denault, John Grant Fletcher, Lise Fleury, William and Doreen Gibbs, Catheringe Green, Joe and doris Haché, Rodney and Linda Hagglund, Wendy Hagglund, Eileen and Randal Henderson, Julie and JC Kennedy, Nicole Lalonde, Gord Lorimer, Douglas and Muriel Mackenzie, Barry and Jill Madill, Calvin and Margaret McCarthy, Beverly Whitelaw and Ian McCowan, Jim and Libby McRobbie, Gordon Miller, Maria Novati, Steven and Jennifer Outhouse, Connie Penner, Debbie Potter, Jane Ann and Alan Sears, Jenny and Matt Sears, Gabrielle Shane, Irene and Roy Sletcher, Norm Barton, James and Carole Soros, Michael and Wylda Thornber, Pierrette Vézina, Elizabeth White, autres donateurs ‘silencieux’. C’est grâce à vous qu’un tel projet a eu lieu!
Bien à vous,
Judith Allard, Directrice générale